Actualités des associations

EXTRAIT DES "NOTES HISTORIQUES SUR CORCELLES-EN-BEAUJOLAIS

T

ous les bâtiments anciens peuvent faire état de plusieurs périodes d’existence: fondation, démolition, reconstruction, agrandissement, restauration.

On ne sait rien de la fondation du château de Corcelles. Il dut y avoir tout à côté une première bâtisse fortifiée, car un ancien document mentionne au niveau du parc actuel un lieu-dit appelé le châtelard.

En 1400, le château existait. Il fut démoli par une troupe de soldats en 1432. On ignore comment il était alors et s’il était au même endroit. La reconstruction réclamée était achevée en 1505. A cette date, il était entouré de fossés et tout le terrain d’ouest en est était planté de vignes. Un grand bâtiment, sans doute au même endroit que de nos jours, abritait le logement du régisseur et un «cuvage».

La famille châtelaine était restée la même depuis 1400: de Francheleins, de Laye. La reconstruction est souvent attribuée à Antoine du Thil. Il s’agit du Thil à Vauxrenard. Mais Antoine duThil n’était pas possesseur du château. Il a seulement donné l’autorisation en qualité de seigneur supérieur, car par sa mère il appartenait à la lignée des Ducs de Bourbon. En 1522, les maîtres avaient changé et portaient le nom de La Magedelaine ou Magdelene. Il y eut d’abord deux frères, Edouard et Girard, puis un seul, Girard.

La famille La Magdelaine avait son château d’origine à Charolles et ses ancêtres les plus proches dans un autre castel près de Charlieu.

Charlieu se trouvait dans le royaume de France mis Charolles dépendait de l’empire de Charles Quint. Charolles faisait partie de la Bourgogne. Louis IX avait rattaché la Bourgogne à la France mais avait laissé le Charolais aux anciens titulaires du duché qui ayant fait alliance avec Maximilien d’Autriche s’étaient retrouvés dans l’empire d’Autriche, d’Espagne et des Pays Bas.

Girard de La Magdelaine exerçait la fonction de bailli pour le roi de France en Auxois bien que Charolais de provenance. En 1539, il se trouvait dans le Beaujolais pour aveux et dénombrements de ses maisons de Villefranche – l’ancienne mairie– et de Corcelles. Dans cette dernière, il dut faire effectuer des embellissements. On voit encore son blason sur le portail d’entrée, la porte du grand corps de logis, la chapelle, les fenêtres de la façade sur la cour. On voyait aussi autrefois deux médaillons sculptés sur une porte de bois au premier étage entre le salon et la tour nord-ouest. Sur le médaillon de gauche figuraient un homme coiffé d’une élégante toque et l’inscription «Carolus». A droite, une femme non moins élégante avec le nom «Marie».

On peut penser qu’il s’agissait de Charles Quint et de sa sœur Marie de Hongrie (1505-1558), alors régente des Pays Bas, donc du Charolais.

Après la démolition de 1432, il subsistait une tour et un mur, sans doute celle du nord-ouest et le mur de la porte fortifiée. Le grand corps de logis très style Renaissance serait bien du temps de Girard. Les murs latéraux ont subi des transformations plus récentes. On peut dire qu’il s’agit d’un château de la Renaissance et le comparer au château de la Palud à Quincié de la même période, construit par la famille Barjot entre 1530 et 1540.

C’est une des caractéristiques de la France de posséder beaucoup de châteaux dans les villages. Ce qui fait le grand bonheur des touristes étrangers qui aiment les visiter et même les acheter.

Mme ODIN.

Diaporama